mercredi 2 novembre 2011

Ce matin là...

Ce matin là, j'ai pris le train assez tôt, aux aguets, excitée, motivée...
La veille, je m'étais couchée relativement tôt après avoir pris un 1/2 Atarax et la sur-veille, j'avais fait ma dernière injection de Décapeptyl.
Je suis donc arrivée à saint Vincent pour 7h30.
Tout d'abord, je suis allée finaliser mon admission puis je me suis rendue dans le bâtiment où devait avoir lieue la ponction.
J'ai été agréablement accueillie par l'infirmière qui m'avait expliqué comment faire mes injection.
Elle était douce et rassurante comme la première fois.
Elle m'a expliqué ce qui allait se passer, à quel moment.
Elle m'a invitée à me changer avec des vêtements d'hôpital qu'elle me donne, à déposer mes affaires dans un casier et à prendre place en salle d'observation, ou de réveil, je ne sais pas comment on appelle cela.
C'est une salle commune dans laquelle on vous installe avant et après votre intervention.
Je suis donc avec d'autres femmes qui elles aussi ont une intervention à subir.
Mais je ne lis pas le bien-être qu'est le mien sur leurs visages et c'est émotionnellement assez dur de les voir aussi mal, de ressentir en partie leur mal-être.
Je sais que ces femmes, qui sont là, pour la plupart sont dans une démarche douloureuse vis à vis de la maternité.
Que leur ventre leur joue des tours et sème la tristesse là où elles espèrent la joie.
Je reprends un 1/2 Atarax sur les indications de l'infirmière qui s'occupe de moi, j'avale un produit dont je n'ai pas retenu le nom et m'installe confortablement.
On me demandera aussi ce que je souhaite pour le petit déjeuner à mon retour.
Un chocolat chaud sera par-fait.
Me voilà donc à lire tranquillement mon livre, au chaud sous une bonne couverture en attendant que l'on vienne récolter ces ptites cellules que je garde encore au chaud, comme un petit trésor...
Au bout d'un moment on vient me chercher.
Je me remémore ma dernière  promenade en lit d'hôpital, j'accouchais cette fois-ci !
On me propose alors de vider ma vessie avant l'intervention.
Je m'exécute et suis invitée à entrer dans la salle où aura lieue la ponction.
C'est une petite salle qui ressemble à une salle d'accouchement, avec une table d'accouchement, une lumière, du matériel et une drôle de petite trappe type "passe-plat" au fond.
Je suis accueillie par la gynécologue, le Dr M., que j'ai déjà vue au cours de mes différents entretien et la personne qui l'assiste pendant la ponction.
Elles sont elles aussi adorables, bienveillantes, chaleureuses.
Le Dr M. me ré-explique exactement comment elle va procéder, de l'anesthésie locale à la ponction, en s'assurant que tout va bien.
Elle pratiquera donc une anesthésie locale à proximité du col et grâce à la sonde endo-vaginale, elle ira à l'aide d'une seringue, récupérer les follicules sur mes ovaires.
Elle m'explique également que l'anesthésie locale peut faire s'emballer mon coeur pendant 2/3 minutes mais que c'est une réaction fréquente, non obligatoire, qui n'est pas grave, que je ne dois pas m'inquiéter.
Chanceuse, je n'aurais même pas eu à faire à ce désagrément.
Tout sera visible sur l'écran de la sonde échographique et les petites cellules seront mises dans des tubes avec le liquide récupéré dans les follicules pour être directement inséminés.
La ponction ne dure pas longtemps et n'est pas douloureuse, au pire légèrement désagréable quand on perce le follicule pour en récolter son contenu.
On sent, mais sans douleur que quelque chose se balade dans le bas ventre, mais comme la péridurale, la douleur est inexistante.
On papotte allant d'un follicule à l'autre et cela fait de ce moment un moment vraiment agréable.
A la fin de la ponction, deux tubes à essai sont remplis et prennent la porte via le "passe-plat" car il faut s'en occuper tout de suite.
La machine est en marche...
Je suis chaleureusement remerciée pour le geste que je viens de faire car les donneuses restent encore trop rares, malheureusement !!!
Je suis ensuite raccompagnée en salle de réveil, où un petit déjeuner chocolaté me sera servi.
J'échange plusieurs textos avec N. qui est étonnée que ça soit déjà terminé, qui a encore du mal, peut-être à réaliser que ça y est, prochainement, ça sera pour elle.
Je suis toute en émotions, comme elle, comme eux...
Fatiguée, je m'assoupie et me repose pendant les deux heures que je passe en observation.
Je sortirais quelques heures plus tard, très fatiguée mais très heureuse avec une croix cochée sur la cheklist de ce que je veux faire dans ma vie.
Je tiens aussi à souligner l'extrême gentillesse de tout le personnel hospitalier qui m'a dorlottée pendant ces quelques heures.
J'ai été touchée de leur gentillesse, de leur proximité, de leurs gentils mots.
Bravo à eux aussi pour ce qu'ils font !!!
Au final, 2 ou 3 couples auront été préparés pour recevoir mes ptites cellules au nombre de 7 dont 6 matures.
A l'heure où je vous écris, il est probable que les ptites cellules poussent bien au chaud, tranquillement à l'abris des regards pendant 9 mois...
Je l'espère en tout cas.
END pour moi et vive la vie...
Merci à N. pour son joli message : Pensée très très spéciale, pour celle qui va apporter la vie là où il n'y en avait plus...Très émue...Je t'embrasse ♥♥♥
J'en profite également pour vous inviter à vous rendre sur ce site si vous souhaitez vous-même vous lancer dans cette merveilleuse aventure qu'est le don d'ovocytes : http://recensement-don-france.eklablog.com/
Vous pouvez également vous tourner vers les CECOS qui seront heureux de vous prendre sous leurs ailes dans cette démarche...



vendredi 7 octobre 2011

On touche au but...

Voilà, ils sont bien là, prêts à être recueillis et adoptés dans quelques heures !
Pas moins de 12 petites cellules qui ont sacrément grandi en quelques jours...
Que j'ai vu grandir sous mes yeux.
Il y a eu 3 étapes :
- une étape où ils étaient là, au repos, en attente
- une étape où ils ont commencé à grandir
- une étape où ils on terminé de grandir et attendent d'être recueillis
Les injections se passent toujours aussi bien, aucun problème en dehors d'une fatigue assez importante que je n'attribuerais pas uniquement à la stim mais à tous les projets menés de front simultanément.
C'est la course au temps entre boulot, maison, enfants, ovocytes...
Mais, dans quelques heures ils seront prélevés et j'espère qu'ils feront la joie de nouveaux parents.
J'espère qu'ils entraîneront des pleurs de bonheur, des sourires, de l'espoir et de la joie et non de la tristesse et l'annonce d'un nouveau coup dur...
J'espère qu'ils s'accrocheront dans un bidon tout chaud et aménagé pour eux.
J'espère...autant pour eux que pour N.
Chose étrange aujourd'hui, j'ai pensé à ces femmes qui allaient les recevoir.
J'étais dans la salle d'attente et je me demandais si ces femmes, assises en salle d'attente en même temps qui moi, dont la corpulence, la taille ressemblaient à la mienne et reçues par le sage-femme qui s'occupe de moi étaient les personnes qui allaient héberger mes ptites cellules.
C'est surement se retourner la caboche et je ne pense pas que ces femme aient un quelconque rapport mais c'était étrange d'imaginer qu'elles puissent être les receveuses de mon don.
Néanmoins, j'en doute et je trouverais ça assez "space" que l'hôpital mette en présence donneuse et receveuse d'un même don.
Enfin voilà, prochainement cette aventure touchera à sa fin.
Les seules réelles contraintes sont celles relatives à la gestion du temps, des RDV, de ses enfants à faire garder ou récuperer, sinon, le reste, à côté, c'est pas bien difficile...


Des ptites cellules d'Halloween

dimanche 2 octobre 2011

Cela fait maintenant quelques jours...

Que j'ai commencé la stim.
Tout d'abord, j'ai pris des comprimés de Provames pendant un peu moins d'une semaine, de manière à me mettre au "repos".
Rien à remarquer si ce n'est que le second jour, j'ai eu quelques nausées et vu l'intégralité de mon repas re-quitter mon estomac en pas moins de 3 allers-retours aux toilettes, désolée pour le manque de glam.
En dehors de ça : rien
Juste ne pas oublier.
Je suis ensuite allée à Saint Vincent où j'ai rencontré le sage-femme qui s'occupe de moi pour mon don.
Il m'a expliqué comment se déroulait la procédure, les injections...
Nous avons pris dates pour les prochaines échos et prises de sang.
Le mercredi et vendredi, ce qui colle parfaitement à mon emploi du temps.
Une infirmière m'a fait une prise de sang et nous avons fait une écho afin de voir si la Provames avait fait son effet.
Apparemment parfaitement puisque 5 et 8 follicules étaient comptables à l'écran, sagement au repos.
L'infirmière a ensuite repassé du temps avec moi pour me montrer comment faire les injections.
J'aurais pu demander une infirmière pour tous les jours à domicile, on me l'a proposé mais je n'avais pas envie.
Elle m'a donc expliqué comment faire le mélange des produits et comment faire les injections.
Pendant les 5 premiers jours de la stim, j'aurais une seule injection à faire, de Ménopur puis le 6ème jour, je passe à deux injections, avec un autre produit, l'Orgalutran (remplacé par du Cétrotide) dont les seringues seront, elles, déjà prêtes.
L'efficacité de ces produits sera vérifiée à chaque RDV et le traitement adapté en fonction.
Je suis ensuite allée faire ma pré-admission.
Le jour de la ponction je devrais me présenter à 7h30 et valider mon admission.
Je suis devenue un numéro dès qu'on a entrer le protocole dans la base de donnée, seul mon prénom jouxte ce numéro, on ne me demande pas ma carte vitale, rapport à l'anonymat.
C'est étrange mais rassurant en même temps !!!
Pour l'intervention, on me fera une petite anesthésie locale afin d'aller tranquillement prélever mes ptites cellules.
Un bon ptit déj et quelques heures plus tard et je serai dehors.
Le matin, c'est N. chez qui j'aurais passé la nuit qui m'emmènera et le midi, ma Maman viendra me chercher car même si l'intervention reste peu invasive, bénigne et sans grand risque, on ne vous laisse pas sortir seule et je ne me sens pas de rentrer par mes propres moyens, même en train et je pense que je serai un peu fatiguée (je le suis déjà pas mal en ce moment d'ailleurs, mais je ne suis pas certaine que l'on puisse faire un rapport avec la stim)
11h10 donc et je quittais Saint-Vincent avec un sac à course en papier plein de seringues et médicaments sur lequel est écrit au feutre noir indélébile "Protocole ....".
Heureusement, j'avais pris mon sac de Mary Poppins et j'ai pu y ranger tout mon trésor qui doit coûter bonbon...
A 12h30, j'étais rentrée et le lendemain, j'ai commencé la stim.
Même pas peur...
J'ai demandé à mon Doux et Tendre de venir me tenir compagnie pour cette première injection.
Une sorte de besoin qu'il valide mon geste par sa présence, de me sentir soutenue et de me mettre un coup de pied aux fesses pour m'obliger à faire la fille forte qui flippe pas une seconde de se piquer.
Genre : "t'as vu mon Bonhomme, j'en ai, j'suis une fille forte, t'as vu, hein, hein ?"
J'ai tout fait comme l'a dame elle l'a dit :
- j'ai nettoyé la surface où j'ai posé médoc et seringues
- j'ai préparé mes compresses alcoolisées
- j'ai sorti mes fioles de médicaments (3 de poudres, 1 d'eau)
- j'ai décapsulé mes fioles et je les ai désinfectées
- j'ai ouvert ma fiole d'eau après l'avoir désinfectée elle aussi
- j'ai mis la grosse aiguille sur la seringue, aspiré l'eau, reversé l'eau dans la 1ère fiole, tout aspiré, tout déversé dans la seconde, tout aspiré à nouveau, tout déversé dans la 3ème, tout aspiré un dernière fois
- j'ai changé l'aiguille et mis la petite, celle qui ne fait pas peur (parce que l'autre, on rigole moins, elle a plutôt la largeur d'une seringue de don du sang)
- j'ai désinfecté ma peau, respiré un grand coup et piqué...
Le produit ne fait pas mal, n'est ni agréable, ni désagréable.
J'ai été surprise de devoir appuyer "autant" pour injecter le produit, je pensais limite que ça se faisait tout seule...
Et voilà plusieurs jours que je me pique sans problème...
J'ai tenté à gauche mais je suis droitière et c'est moins facile donc le gras à droite (celui que j'ai en trop depuis quelques années) fera parfaitement l'affaire.
Rien à signaler à ce jour, ni bouffées de chaleur, ni irritabilité, ni anxiété, ni nausées. Juste quelques rougeurs au point d'injection et le débarquement non attendu des vilaines (je n'avais pas été prévenue).
Le jour de la ponction, j'aurais une dernière injection à faire avec un produit qui déclenchera l'ovulation, du Décapeptyl et j'aurais un cachet d'Atarax à prendre ainsi qu'un ovule à mettre.
Et après tout ceci, N. pourra passer prioritaire sur la liste des receveuses en attente et espérer avoir une FIV dans les 6 mois après mon don.
Elle aura alors la possibilité de recevoir 3 FIV en espérant que la première soit la bonne.
Bonne fin de week end...

jeudi 22 septembre 2011

Le protocole

J'ai reçu mon protocole et mes ordonnances, ça y est, c'est en route et dans peu de temps ce don sera fait et derrière moi et quelques petites cellules trouveront une terre d'accueil où elles nicheront, je l'espère...
Récemment des nouvelles, sur lesquelles je ne m'étalerais pas car elles ne me concernent pas mais qui m'ont quelques peu troublée, surtout aujourd'hui où même si je la connais peu, j'ai été touchée au plus profond de mon être par sa peine et son désarroi qui m'ont envahis...
Mais elle rebondira, je le sais, même si cette soirée est amère...
Juste que je suis là, mais tu le sais maintenant...
Parenthèse refermée, c'est juste qu'elle est terriblement présente sur ce blog aussi.
Désolée, ceux qui me liront ne comprendront pas, mais ça fait partie de l'histoire de mon don, aussi...
Toujours est-il que mon protocole est arrivé et les RDV sont pris pour le jour J et les quelques jours de surveillance avant.
En gros, 4 rendez-vous en 2 semaines.
Dans un premier temps, je dois commencer un traitement sous forme de comprimés à prendre tous les jours.
Au bout de 7 jours, je vais stopper ces comprimés et avoir un premier RDV à Cochin où on me donnera ce que je pense être les injections, à faire pendant pendant plusieurs jours.
Au 5ème jour de la mise en route de ce nouveau produit, un dernier sera ajouté quelques jours avant la ponction.
Ce parcours sera adapté en fonction des résultats donnés par les pds et les écho.
A l'issu de ce traitement, le meilleur jour sera défini pour faire la ponction...
Je vous en dirais plus quand j'aurais rencontré le medecin qui me donnera les injections.
Pour le moment, je vais me préoccuper de me procurer les premiers cachets et de trouver des solutions pour que mes filles soient gardées les mercredis où j'aurais des exams à faire.
Je précise que Cochin a été top.
Je ne travaille pas le mercredi, ni le vendredi et tous mes RDV ont été calés sur ces jours, ce qui fait que je n'ai même pas de jours à poser.
Ils sont arrangeants au maximum et j'apprécie beaucoup cela...
A très vite

jeudi 8 septembre 2011

Je la connais...

Je sais quelle semaine aura lieue la ponction.
J'ai eu Cochin au téléphone la semaine dernière pour m'appeler et me dire qu'ils avaient un "appareillage" pour moi.
Je suis assez impatiente de découvrir quel sera "l'appareillage" et comment tout va se mettre en place.
Les semaines de stim collent avec les dates qui permettront au couple receveur d'être préparé pour recevoir mes ptites cellules.
Pour conserver mon anonymat et la confidentialité entourant mon don, je ne dévoilerai pas à quelle date précise aura lieue la ponction.
Je veux éviter tout recoupement possible qui permettrait à qui que ce soit recevant un don à la même période où je ferai ma ponction de pouvoir faire un lien quel qu'il soit.
Je diffuserais peut-être d'ailleurs mes ressentis avec un léger temps de décalage.
Il se fera dans quelques semaines.
Je n'ai pas trop le temps d'y penser pour le moment car j'ai mille choses à gérer dans ma vie quotidienne donc j'attends que ça se mette en place.
Je suis toujours aussi au clair avec mes sentiments quant à ce don.
Je donne une cellule, rien qui ne soit vraiment moi.
Qu'elle s'en aille tous les mois dans la nature ou qu'elle serve à quelqu'un revient au même pour moi.
Un enfant à moi est un enfant que je porte et que j'élève ensuite donc tout est très clair.
D'ailleurs chose étonnante, je devais voir une psy mais pas de nouvelles.
Peut-être ont-ils compris à Cochin que j'avais vraiment suffisamment évaluer ce qu'était un don d'ovocytes, que je m'étais posé les bonnes questions, celles qui me permettaient de faire ce don de façon très réfléchie.
Les choses aussi se concrétisent pour N..
Je suis un peu frustrée car je n'ai même pas le temps de partager toute cette excitation avec elle tellement j'ai d'autres choses qui me tournent dans la tête...
Moi qui pensais faire mon don en période zen, je me suis retrouvée à annoncer à mon employeur et avant tout amie que j'allais m'en aller pour aller travailler ailleurs (quelques jours avant mon don), à gérer justement que mon don puisse se faire avant que j'embauche dans mon nouvel emploi car il serait plus difficile à faire ensuite, à monter une association de distribution de légumes (amap), etc...
Allez, dans quelques semaines, je pourrais vous en dire plus et dans quelques semaines, N. aura l'espoir définitif de pouvoir recevoir, elle aussi, des ptites cellules.

samedi 27 août 2011

Résultat caryotype

Lundi il faut que j'appelle Cochin pour connaître les résultats de mon caryotype.
J'ai une petit papier avec un numéro, Mon numéro puisque je ne suis au final qu'un numéro et ce papier avec ce numéro sera porteur de la suite des évènements.
Car, ça y est les vacances sont terminées et c'est le moment de s'y mettre.
Cette rentrée est pleine de projets, pfiou...

vendredi 29 juillet 2011

Impatiente...

Aujourd'hui, je suis impatiente d'avoir les résultats pour pouvoir avancer...
Rien de plus, rien de moins, j'avais juste envie de l'écrire...
Tout est tellement clair, tellement limpide, tellement...
J'ai hâte !!!!

samedi 23 juillet 2011

Cochin, le 13 juillet 2011

La nuit fût courte.
Non pas que j'étais stressée à la perspective d'aller à mes RDV mais surtout d'arriver à l'heure à Cochin.
Ce n'est pas loin de Montparnasse, sur le boulevard Port-Royal mais je prends peu le train et n'ai qu'une crainte, le louper...
Toujours est-il que j'étais dans la salle d'attente du CECOS une demie heure avant mon premier RDV.
L'arrivée à Cochin est assez..particulière dirons-nous.
Plusieurs bâtiments vieux, moins vieux, récents, en construction se succèdent les uns aux autres.


Je me rend tout au fond du complexe hospitalier où se trouve le CECOS.
Le 6ème est ma destination.
J'arrive dans des locaux à la lumière blaffarde puisque le temps n'est pas de la partie.
Les pièces sont toutes petites...
C'est aussi la crise du logement dans les hôpitaux apparemment.
Rien à voir avec celui de Rambouillet bien trop grand et plus que spacieux.
Je m'assieds et j'attends puisque j'ai ma demie heure d'avance.
A ma droite se trouve un couple dont la femme, bien que je ne la connaisse pas, me touche.
Elle semble accablée, mal, dans l'attente, craintive.
Elle est assise, ses coudes sur les genoux, ses mains tenant sa tête.
Le mal être est palpable et je n'aurais envie que d'une chose : lui passer la main dans le dos pour lui témoigner un peu d'empathie.
J'ai mal pour elle, pour eux...
Je sais vraiment pourquoi je suis là !
Puis je lis une affiche sur le déroulement d'un don d'ovocytes et je réalise comment tourne cette machine bien huilée.
En effet, je n'avais pas réalisé que mes ptites cellules seraient implantés dans une maman en devenir quelques heures après leur prélèvement.
En effet, je n'avais pas réalisé qu'une femme, quelque part en région parisienne, quelques heures après mon don serait appelée pour se rendre en urgence à l'hôpital.
Que ce jour là, tous ses espoirs seront permis, que sa vie sera terriblement bouleversée par cet appel qu'elle attend depuis longtemps déjà.
Je prends mesure de ce que l'autre, elle, la receveuse, cette future maman vivra à l'instant où son téléphone sonnera...
On m'appelle dans le secrétariat.
La vue est magnifique, sur l'Observatoire...


Je suis émerveillée comme une gamine.
Mais d'autres n'auront pas le loisir de voir cette vue si magnifique puisque le CECOS déménage bientôt !
Je vois donc la secrétaire du CECOS qui prend mon livret de famille et ma carte de groupe sanguin.
Nous remplissons un dossier avec plusieurs informations sur moi.
Puis je retourne m'assoir et attends qu'un docteur vienne me chercher, ce qui ne tarda pas.
Nous avons discuté pendant une bonne demie heure pour faire le point sur mes motivations.
Pourquoi, comment, pour qui, de quelle façon...
Nous avons parlé du statut de l'anonymat puis sommes parties me faire une prise de sang.
L'ambiance était agréable, chaleureuse, détendue...
Puis elle m'a indiqué le chemin pour aller voir un autre médecin en cytobiologie (rien que ça).
J'ai descendu les marches et suis passée devant des portes derrière lesquelles se cache la pointe dans la technologie, dans ces bâtiments si pittoresques.
C'est un véritable paradoxe..
Après être entrée dans le prieuré, avoir monté quelques marche en vieille tomettes, je suis entrée dans un bureau.
"Bonjour, vous venez du CECOS ?"
On m'attendait.
Je vois un médecin et nous faisons mon arbre généalogique afin de recenser les éventuelles maladies non compatibles avec un don.
Dans une ambiance bon enfant, nous détaillons chaque membre de ma famille et apparemment tout va bien.
Le doc me parle un peu de génétique, m'explique le pourquoi du caryotype (translocation, etc...).
Puis je sors...
A moins d'avoir quelques gênes pourris qui auraient décidé de jouer à se déplacer, ça devrait le faire...
N. doit me rejoindre pour manger. Je l'attends un peu puis nous trouvons un petit resto rapide où nous nous asseyions et discutons comme deux bonnes copines.
Je repense à cette femme au CECOS et j'éprouve le besoin de laisser couler ces larmes qui me montent dans la gorge tellement j'ai été touchée, heurtée par cette peine que je n'ai que trop palpée, même en ne restant que quelques minutes près d'elle...
C'est drôle, N. et moi, on se découvre mais on se connait déjà...
C'est du moins la sensation que j'ai en sa présence.
Partager ce type d'expérience crée vite des liens.
Partager ce qu'il y a de plus intime rapproche, obligatoirement.
Après un bon repas où elle m'a gentillement invitée, nous allons faire quelques pas avant de rejoindre l'hôpital Saint Vincent de Paul où je dois voir la gynéco.
A 14h20 je serai dans son bureau après avoir embrassé chaleureusement N. qui est repartie au travail, inquiète car son petit chaton était mal fichu.
La gynéco est adorable elle aussi.
Nous discutons pendant une vingtaine de minutes sur la façon dont mes filles sont nées, comment se sont passées mes grossesses, etc...
Elle m'explique comment la ponction se passe ainsi que la stimulation.
Les échos de contrôle (qui sont souvent faites le mercredi et le vendredi, ce qui est parfait pour moi) et la nécessité de faire attention pendant la stimulation pour ne pas voir un petit 3ème pointer son nez sans crier garde.
A 15h, je serais déjà en direction de Montparnasse pour reprendre mon train.
Sure de moi, décidée, impatiente et convaincue...
Normalement en septembre/octobre, des ptites cellules devraient être en train de se multiplier et tout devrait être réglé.
Là ils attendent les résultats de mon caryotype et normalement, je devrais m'entretenir avec la psy mais je vais voir pour avoir un entretien au tel car y retourner uniquement pour voir la psy, ça me motive pas plus que ça.
En attendant, les vacances arrivent et rien ne devrait bouger avant la rentrée...
Bonnes vacances à toutes, en espérant que le soleil daigne nous honorer de se divine présence ^^

dimanche 10 juillet 2011

Je l'ai rencontrée...

Je devrais même dire, je les ai rencontrés...
Le semaine dernière les two N. sont venus déjeuner à la maison avec leur merveilleux petit garçon.
De quoi donner un peu de réel à toute cette aventure.
Nous avons passé une excellente journée et appris à nous connaitre un peu plus.
Nous ne nous connaissions pas et avons passé une journée entre potes, comme si on se connaissait déjà, en fait.
Quelque part, les sentiments, les sensations sont exacerbés et amplifiés.
Les voir avec leur petit bout de chou, émerveillés, attentifs, présents, aimants donne encore plus envie de leur donner la chance de pouvoir chouchouter un autre enfant.
Ils ont vraiment la "fibre parentale" et sont d'une gentillesse incroyable.
Mercredi prochain, je suis à Cochin pour voir le généticien et la gynéco et je sais vraiment pourquoi j'y vais.
Je vous donnerai donc des nouvelles après mon RDV pour vous en dire plus sur le "comment ça se passe".
A bientôt

mardi 31 mai 2011

Le 13 juillet 2011

Le 13 juillet 2011 à 10h15, j'entame l'étape 3 de mon don.

En effet, je suis convoquée ce jour là pour les RDV qui serviront à déterminer si je peux faire un don ou non.

Je devrais y retourner car la psychologue est en congé, mais je vais voir un généticien, une gynéco, faire une pds et tout ce qu'il faut pour vérifier si mes ptites cellules sont de suffisamment bonne qualité pour aider quelqu'un d'autre.

Là aujourd'hui, je suis un peu entre deux mondes...

Surement la fatigue, ayant eu une nuit compliquée grâce à ma MissBis...

En fait, j'ai été récemment un peu déstabilisée par mon compagnon, par une remarque qu'il m'a faite et qui ne m'a pas blessée mais déstabilisée, oui, c'est le mot juste, déstabilisée, il n'y en a pas d'autre.
Rien de grave, rien de bien méchant, pas de grosse crise de doute ou de remise en question de mon souhait de faire ce don.

Et cette remarque en y réfléchissant n'était pas forcément justifiée et lancée sous le coup d'une autre passion, d'une autre histoire, d'une colère sans aucun rapport, mais bon, j'ai le sentiment que cela a quelque part soulevé une légère forme de désapprobation de mon projet et je crois que j'avais besoin de son approbation totale pour me sentir totalement zen...

Ce n'est pas grave, je le serai juste un peu moins et je tends à me convaincre que cette remarque était sortie dans un contexte totalement autre que le sujet du don, inappropriée et que du coup, elle n'était pas aussi forte qu'elle a pu me paraitre...

Humeurs de femme peut-être aussi aujourd'hui qui fait que cela me touche un peu, moi habituellement assez inébranlable...

En fait, il émettait l'idée que ce don pourrait être source de problèmes dans le futur...
Qu'enfin notre vie commençait à se poser et que j'allais risquer de remettre une couche de galères !!!
Qu'il ne le "sentait" pas...

Et ça me crispe, ça me fait un peu réfléchir sur ce que ce don pourrait engendrer comme problème(s) pour moi plus tard et là, comme ça, je ne vois pas vraiment, en fait...

Quelques hypothèses :

- que j'ovule comme un pingouin bourré d'hormones pendant quelques mois après le don, que mon stérilet se fasse la malle et que je me retrouve gestante d'octuplés comme Nadya Suleman (vous savez, cette américaine qui avait eu 8 bébés, arg) --> techniquement très peu de risques

- que j'ai un problème de stérilité après mon don --> techniquement très peu de risques et même si la perspective d'un petit troisième me démange pas mal depuis peu (mais chut, je ne suis pas certaine que mon Cher et Tendre sauterait de joie si je lui disais ça maintenant), j'ai deux enfants et si j'étais privée d'un troisième pour raison médicale, ça serait difficile à encaisser mais pas insurmontable, enfin je pense et facile à dire aujourd'hui moi qui enfante comme on goinfre une cuillère de Nutella...

- qu'un enfant issu de mes ptites cellules  me retrouve --> normalement très de peu risques aussi mais c'est peut-être le point qui me ferait me poser le plus de questions surtout compte tenu de toutes les conversations tenues aujourd'hui autour des lois bioéthiques.
La France aujourd'hui maintient l'anonymat sur les dons de gamètes et c'est pour m'arranger car autant je m'en fous de donner mes ovules, de toute façon, j'en abandonne un sur le bord de la cuvette tous les mois (oui, je sais, ça manque de glamour, mais je peux pas tout faire, hein), autant, je n'ai pas envie de me retrouver confrontée au résultat de mon don.

 Et peut-être même pas pour moi, mais plus pour ma famille, pour mon compagnon et mes enfants qui n'ont pas à faire les frais de mes décisions.
Ce don ne doit "affecter" que ma vie et en aucune façon perturber celle des personnes qui m'entourent et qui pourraient prendre les choses avec moins de détachement que moi.

La seule raison pour laquelle je serais prête à voir cet anonymat être levé serait une raison médicale grave touchant un "enfant de mes cellules" qui ferait qu'il faudrait me demander de l'aide.

Mais après, si je me lance encore plus loin dans ce type de réflexion, il faut que j'aborde encore d'autres questions.
Et si cet "enfant issu de mes cellules" avait un jour une leucémie (je pense à cette maladie, une de mes amie proche ayant eu une petite choupette malade), que ferai-je ?
Évidemment je serai là pour lui donner mon sang, ma moelle, tout ce qui pourrait l'aider à vivre mais s'il avait besoin d'un rein ?
Je ne peux pas envisager de donner un rein à cet enfant qui ne sera pas le mien, MES filles, MES bébés priment, c'est évident.
Mais ça serait en quelque sorte condamner cet enfant à un destin désastreux ?
Oui, mais bon, je me rassure en me disant que JUSTEMENT si la batterie d'examens fait en amont existe, c'est JUSTEMENT pour prévenir de tels problèmes et faire en sorte qu'ils n'arrivent pas, qu'on ne choisi que les personnes exemptes de maladies génétiques importantes (non, il ne s'agit pas d'eugénisme, juste de logique pour le bien de tous), donc, oui, mais il faut y penser...

Car si j'aide à faire naitre un enfant qui ne sera pas le mien, mais quelque part si quand même de par notre patrimoine génétique commun, je ne peux pas me résoudre à me dire que s'il est un jour en danger, je ne pourrais rien faire pour lui.
Je ne sais pas si c'est de l'amour intercellulaire, mais imaginer rester impuissante me perturbe...

En fait, en résumant :
Cet enfant, s'il nait (ce que je ne saurais jamais de toute façon, puisque la seule façon de savoir si nos cellules ont donné des petits, c'est au bout de multiples dons, dès 5 bébés nés de nos cellules, on ne peut plus donner), je ne veux rien savoir de lui.
Rien de rien.
Je ne veux pas qu'il ait la possibilité de savoir qui je suis, ce n'est pas un enfant adopté et ne serait en aucun cas sa mère...
Je serai juste des gênes mais rien de plus.
Il sera le bébé de la femme qui l'aura porté et c'est très bien que je ne sache pas s'il existe, etc...
Par contre, dans la perspective ou il puisse exister, je ne voudrais pas que d'un point de vue strictement médical je ne puisse rien faire pour lui si un jour il en avait besoin car nos gênes communs font que je pourrais peut être être la meilleure personne pour l'aider...
Je vais quand même avoir quelques questions à poser à Cochin.
La seule chose qui me ferait vraiment freiner pour ce don serait la levée un jour de l'anonymat des donneurs.

Voilà, c'est un peu décousu, c'est du trifouillage de neurones en live et en fait, je crois que c'est plutôt sain dans une telle démarche de se poser toutes ces questions...
On ne peut pas entamer ce type de démarche en chantant youpi tralala sans s'être posé la moindre question.

Ce que je trouve génial aussi c'est qu'il en faut pour toutes, même si cela peut porter à controverse, débats et discussions...
Certaines diront que leur enfant est celui pour lequel elles se lèvent la nuit, d'autres diront que c'est celui qu'elles ont porté qui est le leur et cela est surement empreint d'expérience personnelle...
D'ailleurs, j'ai un article sur ma clef USB qui attend patiemment de rejoindre les pages de ce blog, dans lequel j'explique mon sentiment et ma position personnelle face au fait de reconnaitre un enfant comme étant le sien ou non et je compte aussi rédiger un petit billet sur mes sentiments face à la personne qui élèvera mes cellules...

J'en profite également pour lancer un petit appel.
Avec ce blog, "les langues se délient", si je peux le dire ainsi !!!
J'ai été contactée par plusieurs Mamans.
Je me suis aperçue que pas mal, oui pas mal et j'en étais assez étonnée, de mamans, de couples, ont rencontré des difficultés dans leur maternité, dans leur accès à la parentalité et je voulais amener ces mamans, ces parents, à témoigner sous couvert d'anonymat ou non sur leur parcours PMA (Procréation Médicalement Assistée) et plus précisément face au don d'ovocytes ou de spermatozoïdes et à l'adoption de cellules comme le dit si joliment N.

Si vous avez envie de partager ici, sur ce blog avec moi, votre expérience présente, future, passée, vos émotions, vos craintes, vos échecs, vos réussites, n'hésitez pas à m'envoyer un mail à sandramilie@hotmail.com
J'aimerais bien que ce blog devienne un melting pot de témoignages qui donneraient envie à d'autres personnes de se lancer dans l'aventure, que ce soit dans l'adoption ou le don de petits cellule!

A très vite

jeudi 26 mai 2011

Cochin a téléphoné...

Il y a deux jour, l'infirmière Mme B. de Cochin a laissé un message sur mon téléphone pour me dire qu'elle avait bien reçu tous mes examens et que j'étais invitée à prendre contact avec l'hôpital pour poursuivre les examens...
Voilà, l'étape 3 est là...
Les 4 RDV à Cochin qui termineront de dire si oui ou non je pourrais être la donneuse de N&N...
Je décroche mon tel rapidement et je cale une date pour faire tous ces examens !!!
De son côté N. avance aussi dans ses démarches et les nouvelles sont bonnes.
A compter de mon don, elle n'aura plus que 2 à 6 mois d'attente avant de pouvoir espérer recevoir les petites cellules de la vie...
Ce n'est pas fantastique ?
Je suis réellement heureuse de la tournure que prennent les choses...
Nous n'avons qu'échangé brièvement avec N. ces derniers jours mais nous communiquons toutes les petites nouvelles rapidement.
Vivement la suite....

samedi 21 mai 2011

Comment se trouver ?

Pas simple qu'on soit donneuse ou receveuse de se trouver.
Voici un blog pour vous aider.
Si vous êtes en attente d'un don ou avez l'envie d'en faire un, inscrivez-vous ICI

Il faut que je vous raconte...

l'écho s'est très bien passée...
A peine quelques minutes de retard, j'ai été mauvaise langue et la route fut assez facile mis à part quelques bosses insoupçonnées quand on n'est pas dérangée par sa vessie...
Tout roule...
Je suis une super réserve à ovules sur pattes...
3 d'un côté, 7 de l'autre, j'ai envie de dire que tout baigne...
J'ai tel à N. rapidement pour lui annoncer et maintenant, j'attends l'appel de Mme B. pour programmer la suite...
Tombée enceinte deux fois très facilement, trop facilement même, je disais que Doudou était un champion, mais que nenni, c'est chez moi que les ptites bêtes sont super productives...
Enfin voilà, étape 3, me voilà...

vendredi 20 mai 2011

Je vais tricher...

Un bon thé bu entre 13h00 et 13h30 fera largement l'affaire.
Je viens d'aller aux toilettes et j'ai déjà envie d'y aller à nouveau alors il ne faut pas pousser mémée dans les orties.
Je crains le trajet et sens que je vais encore me dandiner comme une poule sur ma chaise à attendre l'écho qui aura, bien évidemment 25 mn de retard !
On pari ?

jeudi 19 mai 2011

Demain...

Demain c'est l'écho...
J'espère que les résultats seront bons.
A priori pas d'inquiétudes mais je n'ai plus 20 ans non plus!
J'espère que je pourrais les avoir demain.
En attendant et la partie moins sympathique de la journée, c'est qu'il va falloir que je m'enfile 1/2 litre d'eau au boulot, deux heures avant l'écho et que je fasse 30 mn de route bosselée pour aller la passer.
En croisant tous mes petons pour qu'il n'y ait pas de retard!!!
J'en entends déjà de là dire : bon, ça va, 500 ml, c'est rien, elle va pas nous en faire un fromage!!!!
Mais siiii, car j'ai oublié de vous préciser un détail et non des moindres me concernant, c'est que j'ai une vessie de souris!
Oui, de souris...
Pire qu'une vessie de fille, une vessie de souris.
Enceinte, j'allais aux toilettes toutes les 30 mn, c'était l'horreur.
C'est un détail négligeable pour vous et tout le monde s'en fiche mais c'est juste pour vous expliquer que demain, ça va être rude!!!
A demain avec j'espère de bons résultats...

vendredi 13 mai 2011

Je ne pouvais pas...

Ne pas l'appeler…
18h30, un appel sur mon portable, je manque de me casser au moins trois fois la jambe pour l'atteindre (oui, j'admets, c'est un peu le bazar à la maison).
Je décroche :
- Allo, Mademoiselle R. ?
- Oui, en personne !
- Bonjour, Mme B. infirmière à l'hôpital Cochin. J'ai bien vos résultats d'analyse mais je n'ai pas ceux de l'échographie.
- Oui, c'est normal, elle est prévue pour le 20 mai.
- Très bien. Je vous appelais donc pour vous dire que vos résultats sont très bons et que c'est très bien parti. J'attends les autres résultats et nous pourrons à priori programmer les autres RDV.
- Merci, c'est une très bonne nouvelle…
Et j'ai raccroché folle de joie.
Bon, en même temps, vu ma facilité à concevoir des bébés, je ne suis pas trop étonnée de ces nouvelles mais sait-on jamais !!!
Une certaine ébullition intérieure m’envahit.
Bon, c'est bien beau mais j'ai envie de la partager cette bonne nouvelle, et vite…
Il faut que je l'appelle !
Que j'appelle N. et lui dise, il ne peut pas en être autrement et TOUT DE SUITE, je meurs d'excitation.
J'ai envie de partager ce moment avec elle, en directe pour pouvoir toucher, palper son émotion qui est aussi un moteur pour moi.
J'ai envie de lui annoncer en direct que les choses commencent vraiment à prendre une tournure plus concrète, que la machine est vraiment lancée.
Ah mais oui, je n'ai pas son numéro !!!
C'est étrange hein de se lancer dans l'aventure pour aider finalement une inconnue?
Oui mais je m'en fous, c'est une femme, dans l'attente, connue ou pas, ça reviens au même.
Partages de femmes.
C'est comme le jour où j'ai donné naissance à ma fille cadette.
Une femme accouchait pas loin, elle gémissait et à chaque son de sa voix, c'est comme si c'était moi.
C'est assez difficile à exprimer comme sensation…
Comme un partage universel, une compréhension universelle.
Tout mon corps était parcouru de frisson dès qu'il l'entendait.
Je me remémorais l'arrivée de ma fille aînée, tous ces magnifiques souvenirs, ces premiers instants, ce premier regard si fort et je pensais à l'idée que j'allais revivre tout ça moi aussi dans quelques heures (c'est peut dire puisque 3h après, elle était là ma petite M.).
Mais je m'égare.
Rien d'autre à cette minute ne comptais plus que de l'appeler.
Mes filles étaient occupées.
J'ai pris mon ordinateur, je me suis connectée sur Facebook et au culot, j'ai envoyé un message à J., une de ses amie, lui demandant si elle pouvait me donner les coordonnées téléphoniques de N..
Bien évidemment, et sa réponse était plus que légitime, il lui semblait difficilement concevable de transmettre un numéro de téléphone à une inconnue.
Parfaitement normal !
Nous échangeons, j'ai peur de l'embêter (je déteste déranger), mais il le faut.
Je ne peux pas lui expliquer clairement pourquoi je veux joindre N. et lui faire une surprise : si elle n'est pas au courant de ses démarches, je pourrais divulguer malgré moi des choses que N. ne souhaite pas forcément dire à tout le monde.
C'est donc un peu délicat.
Je décide de lui laisser mon téléphone et l'invite à m'appeler pour que nous en parlions.
Adorablement et de façon assez surprenante, elle m'appelle.
Me dit qu'elle est au courant des problèmes de N., ce qui m'arrange et me permets de lui expliquer plus en détails le pourquoi de mon appel et au final, elle accepte de me donner son numéro.
Je la remercie chaleureusement et raccroche.
Maintenant, je peux l'appeler, certaine que ça se passera bien, nos échanges écrits étant déjà très sympathiques…
Oui mais, après tout, on peut se retrouver aussi comme deux andouilles au téléphone !!!!
Mais, on a jamais rien sans rien et donc je compose son numéro.
Une sonnerie, deux sonneries, trois sonneries, quatre sonneries et je me vois déjà dans une situation que je n'aime pas en général : le répondeur et la décision qu'on doit prendre face au répondeur :
- laisser un message et foirer mon effet de surprise
- laisser un numéro inconnu en appel en absence
La cinquième sonnerie n'a pas encore retentie qu'elle décroche chouette et glups :
- Allo N. ?
- Oui, c'est moi ! (youpi tralala, j'ai le bon numéro)
- Bonsoir, c'est Sandra !
Elle tilte tout de suite je pense, en rigole, est en fait super à l'aise (ou a une grande assurance au téléphone – mais comme moi au final (modestie quand tu nous tiens))…
Nous discutons et je viens à lui annoncer l'objet de mon appel et leurs réactions (à elle et son conjoint, un N. aussi) me confortent juste dans ma volonté de faire ce don!!!
Leurs respectifs petits "ouais…" de joie, est juste ce pour quoi je fais cette démarche!
Juste les entendre heureux et avec l'espoir que…
Nous discutons pendant un bon moment. Entrecoupés de marmots, mais un bon moment…
Elle me fait remarquer que nous échangeons comme si nous nous connaissions de longue date et elle a raison !!!
C'est juste dingue, un mois que nous nous "connaissons" et voilà deux piplettes (je pense qu'elle l'est autant que moi) qui se racontent le pourquoi du comment, comme si elles se connaissaient depuis toujours.
Aucune retenue, aucune gêne, tout est naturel et spontané.
Nous échangeons nos points de vue.
Elle me parle d'elle.
De comment et pourquoi elle en est venue à se tourner vers un don d'ovocytes et si, y'a pas à dire, la vie est bien injuste parfois.
De pourquoi elle a voulu baleiner et souhaite rebaleiner à nouveau (comment ça "baleiner" n'est pas dans le dictionnaire ?).
Tout à pris un sens plus "palpable", autant pour elle que pour moi je pense.
Tout se concrétise, s'humanise et j'adore, simplement.
Ramenées à la réalité par nos petits choux, nous avons raccroché au bout de 40 minutes.
Nous avons échangé nos numéros, nous allons nous rappeler, c'est certain.
Pas ce week end, je me fais un week end entre filles (j'en ai bien besoin), mais très vite…
Le 20 mai, je passe mon échographie et après, normalement, j'attaque la 3ème étape (déjà), les RDV à Cochin.
Je ne m'inquiète pas pour cette échographie, je sais qu'elle sera bonne.
J'espère que mon dossier ira jusqu'au bout que je puisse leur permettre à nouveau de goûter aux joies (et aux kilos) de la maternité.
Suite au prochain épisode comme on dit !

samedi 7 mai 2011

le 07.05.2011

J'ai reçu mon ordonnance le 14.04 et le temps de me préparer à me lancer dans ce don, nous sommes le 07 mai et ce matin, j'ai fait ma prise de sang, la machine est en route !
Les résultats seront communiqués directement à Cochin.
D'ici là, j'avais pris RDV vendredi pour faire mon écho mais j'ai oublié que j'avais déjà un autre RDV ce jour là et qu'il me faudra le décaler.
Affaire à suivre...

Hier, j'ai vu mon médecin...

pas du tout au sujet du don d'ovocytes, mais pour le ROR de ma cadette.
Je ne sais plus comment, j'en suis venue à lui parler du don...
De toute façon, il me faudra un certificat médical de sa part, alors autant lui en parler et suite et nous avons discuté à ce sujet de façon personnelle et non professionnelle.
A un moment, je lui dis que si j'ai la possibilité de réparer une injustice de la vie, j'y vais...
Lui m'a répondu qu'il ne voyait pas d'injustice dans le fait d'avoir été malade et de ne plus pouvoir avoir d'enfant, que c'était tout simplement la vie et que c'était comme ça...
Ca me dérange un peu comme vision des choses et encore plus de la part d'un homme de science.
Alors si c'est la vie, pourquoi soigne t-on les gens ?
Ce qu'il m'a dit reviendrait, de façon raccourcie, à imaginer que si c'est la vie, si c'est comme ça (s'il en a été décidé ainsi - c'est un peu ce que j'ai entendu dans son discours), il ne faut pas soigner le malade d'un cancer puisque...
Son discours est recevable, son discours est sa vision des choses, même si elle me surprend...
Je ne vois aucune justice, aucune normalité à laisser une femme dans le désir d'enfant quand on a les moyens techniques pour faire changer les choses...

Parlons du don en lui-même...

Un don, c'est plusieurs étapes.
Chaque étape passée avec succès vous entraine vers une nouvelle étape.
J'ai l'impression de m'éparpiller mais avant, il faut que je vous explique quels sont les différents types de dons.

Il en existe deux sortes :
- le don direct --> interdit en France mais pas en Belgique.
Vous faites un don pour une personne que vous connaissez directement.
Je pourrais par exemple donner pour ma meilleure amie, ou ma sœur, elle porterait donc directement l'enfant issu de mes cellules.
- le don croisé anonyme : c'est celui pratiqué en France, dans les CECOS (Centres d’Études et de Conservation des Œufs et du Sperme).
Vous pouvez faire votre don de vous-même ou pour une personne que vous aiderez à passer prioritaire dans la longue liste d'attente des personnes attendant un don.
Vous donnerez donc pour faire passer cette personne prioritaire, son attente pour un don passera à maximum un an contre en moyenne cinq pour quelqu'un n'amenant pas de donneuse, mais vous ne donnez pas directement pour elle.
Votre don ira à une personne en attente qui vous ressemble et elle recevra les ovules d'une personne lui ressemblant le plus possible.
Dans le cas de la première personne que j'ai aidé, toute la difficulté était de trouver quelqu'un lui ressemblant.
Elle était marocaine et il y avait peu de donneuses pour elle.

Voilà qui fait un peu la lumière sur les différents types de don.

Je vous disais ensuite qu'un don est une succession d'étapes qui vous emmèneront, ou pas, jusqu'à la ponction.
Ce blog vivra jusqu'à la fin de ma démarche de don, aussi courte ou longue sera t-elle!!!

Mon don se déroulant à l'hôpital Cochin, je vais vous donner leurs procédures, peut-être varient-elles légèrement d'un hôpital à l'autre.
La première étape consiste à prendre RDV (si vous manquez de temps ou n'habitez pas aux portes de l'hôpital, un entretien téléphonique est concevable) avec l'infirmière de l'hôpital en charge des dossiers de dons.
La deuxième étape consiste, une fois les ordonnances reçues à aller faire une PDS (dosage hormonal plasmatique : prolactine, AMH, TSH) à n'importe quel moment du cycle, ainsi qu'une échographie pour comptage des follicules antraux.
Les résultats d'examens seront directement transmis à l'hôpital et si vos résultats sont bons, vous avez alors accès à la troisième étape.
La troisième étape est une journée de RDV à l'hôpital où vous verrez un médecin, un généticien, un psychologue et un gynéco.
Une fois le bilan de votre dossier établi, vous vous rendez à la quatrième étape, ou pas, le ponction.
La quatrième étape est toute la période allant de la stimulation hormonale à la ponction sous anesthésie locale ou générale en fonction de l'hôpital où vous serez suivies.

Une fois ces quatre étapes passées avec succès, votre receveuse, la personne que vous aidez, passe prioritaire et recevra un don d'ovocytes dans les mois qui suivront.

Mon parcours...

Il y a quelques années, bien cinq bonnes années, je souhaitais faire un don, même si je ne connaissais personne dans cette attente.
Je m'étais rapprochée d'une association : Les Enfants Kdos
Là-bas, j'y avais trouvé une jeune femme à aider.
Un cancer était à l'origine de son mal d'enfant.
Via le forum des enfants Kdos, elle m'avait contactée, nous nous étions rencontrées et j'avais entamé les démarches pour elle.
Mon dossier passait pas Necker et à l'issu d'un entretien avec un médecin au cours duquel nous avions établi mon arbre généalogique, ma candidature avait été acceptée et retenue.
Mais je suis tombée enceinte de façon inattendue.
Cela étant dit, l'hôpital Necker n'a pas balayé ma candidature et le don devait se faire après ma grossesse.
Ma petite receveuse était passée prioritaire, elle allait enfin pouvoir avoir un enfant.
D'origine marocaine, il fallait juste trouver une donneuse qui lui ressemble.
Elle s'est séparée juste avant d'apprendre qu'elle passait prioritaire sur la liste d'attente et mon don est tombé à l'eau.
Elle m'a recontactée quelques années après. Un nouveau compagnon, un nouveau souhait d'enfanter, j'ai accepté de reprendre les démarches, à Cochin cette fois-ci, mais son histoire d'amour n'a pas tenu le choc.
Retour case départ et de ce jour, j'ai oublié cette histoire de don.
J'avais néanmoins déjà parlé de mes démarches sur un forum et le 4 avril, j'ai un MP en rouge, là-haut.
Je l'ouvre, elle s'appelle N. et cherche une Maman pour l'aider à avoir un autre enfant.
La maladie, elle aussi.
Elle a déjà un petit garçon et ne rêve que d'une chose : agrandir la fratrie.
Elle me touche, elle est douce, à peur de gêner, peur du refus, reste pleine d'espoir.
Elle tâtonne, elle est touchante...
Imaginez la difficulté que ça puisse être de contacter une inconnue pour lui demander pareille chose !!!
Se mettre à nue, un genou à terre et prendre son courage à deux mains...
C'est juste admirable.
Je fais mine de réfléchir à ses propositions, mais dès la lecture de son message, je savais la réponse que j'allais lui donner, même si je ne la connaissais pas. C'était évidemment oui.
Je reste dans une certaine réserve néanmoins car je ne veux pas lui donner de faux espoirs.
Nous échangeons, un peu, nous nous tutoyons vite et nous allons prochainement nous rencontrer avec nos familles respectives.
Elle s'appelle N., elle est Maman, et je l'espère bientôt future maman à nouveau.

Pourquoi ce don ?

Depuis que j'ai eu la joie de porter ma fille ainée, une chose me chagrine :
les mamans en mal être d'enfant...
Les mamans dans leur âme qui ne peuvent pas, pour X ou Y raison, concevoir un enfant de façon naturelle.
La principale raison à cette impossibilité de donner la vie est la maladie.
Souvent, c'est un cancer qui est à l'origine de la perte de cette capacité.
Des femmes qui affrontent la mort et qui se retrouvent privées de leur plus grand droit : celui d'enfanter...
Je trouve cela profondément injuste.
Lutter de toutes ses forces pour vivre et perdre ce droit si légitime de porter un enfant.
Certaines femmes dont le désir de maternité n'est pas plus fort que cela arriveront plus ou moins aisément à passer au-delà de leur envie de maternité.
D'autres choisiront l'adoption, le fait de porter ou non un enfant n'étant pas ce qu'elles considèrent comme une fin en soit dans la maternité.
D'autres encore se verront amputées d'une part d'elles mêmes, n'arriveront pas à concevoir la vie sans avoir le droit de porter un enfant au creux de leur ventre.
Et c'est pour ces femmes, moi, mère, que j'ai décidé de donner de ma personne.
Rien d'admirable à cette démarche comme j'ai pu l'entendre, juste une volonté de partager, de donner et quelque part, de me déculpabiliser d'être incapable de prendre ma carte de donneur d'organes....
C'est assez étrange : Je suis prête à donner beaucoup de mon vivant (sang, plaquettes, plasma, moelle, ovocytes) mais n'envisage pas que l'on se serve de mon corps, qu'on m'ouvre et me "vide" en cas de décès soudain, et pourtant, la seule raison qui pourrait expliquer un tel choix, pourrait être religieuse et je ne le suis pas.
Du moins, je suis agnostique...
Voilà, je donne de mon vivant et pour ces femmes volées d'une partie de leur vie.

Une nouvelle aventure commence...

Bonjour à toutes et à tous.
Je m'appelle Sandra, j'ai 29 ans et suis la Maman de deux jolies petites filles de 8 et 3,5 ans.
J'habite en Ile de France, avec le Papa de mes choupettes et aujourd'hui, j'ai décidé de partager cette nouvelle aventure qui commence.
De la partager pour peut-être donner envie à d'autres mamans d'entamer les démarches que viens d'entamer.
Ce blog sera une sorte de journal dans lequel j'inscrirai le détail des étapes que je vais franchir au cours des prochains mois ainsi que les sensations ressenties tout au long de celles-ci.
Ce blog va vous faire partager mon parcours vers le don d'ovocytes.
Tant d'un point de vue humain que médical.
Je vous invite donc à me suivre dans les prochains mois.