Depuis que j'ai eu la joie de porter ma fille ainée, une chose me chagrine :
les mamans en mal être d'enfant...
Les mamans dans leur âme qui ne peuvent pas, pour X ou Y raison, concevoir un enfant de façon naturelle.
La principale raison à cette impossibilité de donner la vie est la maladie.
Souvent, c'est un cancer qui est à l'origine de la perte de cette capacité.
Des femmes qui affrontent la mort et qui se retrouvent privées de leur plus grand droit : celui d'enfanter...
Je trouve cela profondément injuste.
Lutter de toutes ses forces pour vivre et perdre ce droit si légitime de porter un enfant.
Certaines femmes dont le désir de maternité n'est pas plus fort que cela arriveront plus ou moins aisément à passer au-delà de leur envie de maternité.
D'autres choisiront l'adoption, le fait de porter ou non un enfant n'étant pas ce qu'elles considèrent comme une fin en soit dans la maternité.
D'autres encore se verront amputées d'une part d'elles mêmes, n'arriveront pas à concevoir la vie sans avoir le droit de porter un enfant au creux de leur ventre.
Et c'est pour ces femmes, moi, mère, que j'ai décidé de donner de ma personne.
Rien d'admirable à cette démarche comme j'ai pu l'entendre, juste une volonté de partager, de donner et quelque part, de me déculpabiliser d'être incapable de prendre ma carte de donneur d'organes....
C'est assez étrange : Je suis prête à donner beaucoup de mon vivant (sang, plaquettes, plasma, moelle, ovocytes) mais n'envisage pas que l'on se serve de mon corps, qu'on m'ouvre et me "vide" en cas de décès soudain, et pourtant, la seule raison qui pourrait expliquer un tel choix, pourrait être religieuse et je ne le suis pas.
Du moins, je suis agnostique...
Voilà, je donne de mon vivant et pour ces femmes volées d'une partie de leur vie.
Que d'émotions à te lire....
RépondreSupprimerEffectivement, je ne pouvais en aucun cas penser ma vie sans enfant, sans être maman un jour...
Avec mon mari nous avons passé les années les plus difficiles de notre vie, celles où l'incertitude la plus complète était là tous les jours, du matin jusqu'au soir....
Et même, pour moi, il a été plus difficile de me dire que je ne serais jamais maman que de vivre et surmonter le cancer....
J'ai effectivement vécu cette stérilité comme une injustice profonde que le vie m'infligeait (et aussi les responsables de Tchernobyl)...
Nath